CFE-CGC réseau confédéral

Publié le par Dos Santos Thierry

Muriel Pénicaud, ministre du Travail. (ISA HARSIN/SIPA)

Il a fallu quelques jours à l'exécutif pour mesurer l' ampleur de la panique chez les salariés contraints de continuer à aller travailler pendant l'épidémie de coronavirus. Une panique provoquée par l'annonce du confinement à domicile sur tout le territoire, mais aussi l'absence de réelles mesures de précaution dans de nombreuses entreprises.

Chemin médian

Alors que l'exécutif craint la panne économique, ce jeudi matin, sur France Inter, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a reconnu la complexité de la situation. « Nous demandons aux gens de rester chez eux et aussi que l'activité économique se poursuive dans les conditions les plus normales possibles », a-t-il expliqué. « Il faut pour cela pouvoir garantir aux salariés des conditions de sécurité maximale », a-t-il reconnu.

« Il y a un chemin médian qu'on doit trouver », a estimé le chef de l'Etat, en marge d'une visite de l'Institut Pasteur, à Paris. « Je l'ai dit ce matin aux branches [professionnelles avec lesquelles une conférence téléphonique a eu lieu], il faut prendre le temps d'organiser les choses et regarder ce qui est adaptable », a poursuivi Emmanuel Macron. Insistant sur la nécessité de réorganiser la production, il a annoncé la préparation de « kits de questions-réponses par filière ».

 
« Injonctions contradictoires »

Le gouvernement met la pression sur les branches pour qu'elles adoptent des codes de bonne conduite, a fait savoir la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avec laquelle les partenaires sociaux se sont entretenus jeudi après-midi avant de se retrouver pour une réunion téléphonique entre eux.

Au lendemain d'un rendez-vous avec Edouard Philippe, patronat comme syndicats ont de nouveau souligné les « injonctions contradictoires » gouvernementales, selon l'expression de François Hommeril (CFE-CGC), entre confinement et poursuite de l'activité professionnelle.

Laurent Berger, de la CFDT, a insisté sur la nécessité de protéger les salariés pour assurer la continuité de l'activité, un exercice impossible « sans dialogue social ». Yves Veyrier, de FO, a insisté sur la « priorité des priorités », qui est de mettre à disposition des salariés des moyens de protection. Tandis que Cyril Chabanier de la CFTC mettait en garde sur le risque d'une « fracture » entre télétravailleurs et travailleurs. Philippe Martinez, de la CGT, fait de la définition des « activités essentielles » un autre impératif.

Dialogue social

Du côté du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux a alerté sur le risque d'un arrêt net de l'économie, tandis que François Asselin, de la CPME, a justifié le fait que certaines activités s'interrompent du fait de l'incapacité à protéger suffisamment les salariés. Alain Griset, de l'U2P, s'inquiétait que des artisans aient été verbalisés car ils étaient sur la route.

Tout le monde s'est cependant accordé sur la nécessité de passer par le dialogue social pour réorganiser le travail face à la crise du coronavirus. Un point oublié dans le projet de loi d'urgence , ont déploré en particulier Laurent Berger et Yves Veyrier.

Peu avant que les partenaires sociaux se retrouvent pour une réunion à distance entre eux qui a abouti dans la soirée à un «relevé de réunion», Laurent Berger avait rebondi sur twitter sur un message du numéro un du Medef. « Pour que les entreprises puissent s'adapter […] il faut d'abord réunir le comité social et économique (CSE) et réfléchir à une nouvelle organisation du travail qui protège les salariés », a affirmé le dirigeant patronal. « Ok avec Geoffroy Roux de Bézieux pour que ceux qui doivent travailler puissent le faire en toute sécurité. […] Oui, le CSE doit être associé aux décisions de l'entreprise. Oui, le dialogue social doit jouer à plein. » 

Publié dans info confederation

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